La procédure «aéroport», accélérée, est utilisée avec des personnes menacées, accuse le réseau d'aide Elisa.
mardi 29 juillet 2008
Condamnée pour avoir tardé à faire soigner son fils
Un bébé a été victime d’un oedème cérébral. Clandestine, sa mère a repoussé l’hospitalisation de peur d’être expulsée. Un article de Fedele Mendicino dans 24 Heures.
Une chute de poussette, une glissade dans la baignoire, un coup porté à la tête? Personne ne le saura jamais. Seule certitude, un bébé de 5 mois et demi a frôlé la mort à Genève, en 2005, après son hospitalisation à la suite d’un oedème cérébral.
Pour avoir tardé à l’emmener aux urgences alors qu’il était dans un semi-coma, sa mère vient d’être condamnée à 20 000 francs pour tort moral. Elle a été reconnue coupable de lésions corporelles graves par négligence et violation du devoir d’assistance. Clandestine en Suisse, cette femme de ménage roumaine de 32 ans craignait d’être expulsée en se rendant à l’Hôpital cantonal.
Les faits sont graves, estime le Tribunal de police, qui rappelle que l’enfant souffre aujourd’hui de problèmes de vue, il boite et la mobilité de sa main gauche est affectée. Une «punition » suffisante pour la mère, estiment les juges, qui ont décidé de ne pas infliger de peine de prison à une femme qui a passé déjà un mois de détention préventive à Champ-Dollon: «Elle a été effondrée d’apprendre les conséquences qu’allaient avoir sur son enfant les lésions subies. Elle continuera à assumer l’éducation et les soins à son fils, qui requerra une attention plus importante qu’un autre enfant de son âge.»
Jours de panique
Le drame remonte au printemps 2005. Lundi 25 avril, le bébé fait des poussées de fièvre. Un ami de l’accusée, vivant avec elle à Plainpalais, se rend à la pharmacie. On lui conseille un gel dentaire et une visite chez le médecin. Le soir même, l’enfant a des convulsions. Il pleure sans cesse. Son regard se fait toujours plus vague. L’homme, qui admet avoir bercé «parfois fortement » le bébé, conseille à la mère d’aller à l’hôpital. Mais cette dernière n’ose pas: «Je n’ai pas de papiers et mon fils n’a pas d’assurance maladie», ditelle.
L’état du bambin empire de jour en jour. Apathique, il respire toujours plus mal et ne pleure plus. Le 29 avril, elle se résout à contacter une association de sages-femmes qui emmène le petit aux urgences. Ce dernier passera plusieurs jours aux soins intensifs. Quelques semaines plus tard, la clandestine et son ami sont inculpés.
Pas un «bébé secoué»
Les charges pesant sur la mère sont plus lourdes. L’affaire se termine devant le Tribunal de police: «L’ami de ma cliente s’en est sorti avec une peine pécuniaire avec sursis», explique Me Saskia Ditisheim. Mais le tribunal écarte la piste du «bébé secoué».
«Je vais recourir contre la condamnation, explique l’avocate.
Ma cliente n’avait plus confiance dans l’hôpital et le service social. Elle avait accouché aux HUG et on l’avait renvoyée chez elle après deux jours. Ensuite, elle s’était rendue au service de la jeunesse pour un suivi social et une personne lui avait évoqué le placement de son fils dans un foyer.» Elle a pris peur, conclut l’avocate, en ajoutant que les séquelles de la victime ne sont pas aussi graves que celle prévues au début de l’affaire.
Risques d’épilepsie
Ce n’est pas l’avis de la partie civile, représentée par la curatrice de l’enfant, Me Anne Reiser. Au cours du procès, elle cite un médecin sur «les conséquences futures quasi certaines, en particulier à l’adolescence, sous forme de crises d’épilepsie ou de sautes d’humeur, pour laquelle une surveillance sera très certainement nécessaire». Aujourd’hui, la mère et l’enfant vivent ensemble.
Mais l’accusée, qui est toujours sans papiers, reste menacée d’expulsion. En 2004, elle était venue en Suisse avec la promesse d’un mariage qui n’a jamais eu lieu.
Mutilée à la hachette, elle voit sa demande d'asile refusée
«Invraisemblance»: c'est le motif avancé par l'Office fédéral des migrations pour refuser la demande d'asile d'Eva (prénom d'emprunt), faite en juin depuis l'aéroport de Cointrin. Après recours, le Tribunal administratif fédéral a confirmé le jugement le 11 juillet.
A voir ses doigts mutilés et à écouter son récit, Eva a pourtant l'air crédible. Témoin gênant d'une excision, cette chrétienne originaire de Gambie a été charcutée par des hommes pour éviter qu'elle n'aille dénoncer à la police ce qu'elle a vu. Car si la mutilation génitale est interdite en Gambie, elle n'en est pas moins largement pratiquée par l'ethnie majoritaire. Menacée de mort, elle a pu se réfugier chez un pasteur, qui l'a aidée à fuir vers la Suisse.
Hier, l'Office des migrations a réaffirmé son point de vue: «Des phalanges coupées ne sont pas un indice suffisant pour accepter une demande d'asile», déclare son porte-parole Jonas Montani.
Mais à l'heure où la mutilation génitale commence à être pourchassée pénalement en Suisse, le paradoxe est soulevé: «On condamne ici des pratiques sans les reconnaître quand elles sont la source de souffrances ailleurs», regrette Michel Ottet, membre de l'association Elisa qui a offert son soutien juridique à Eva.
dimanche 27 juillet 2008
Tollé en Italie après l'état d'urgence face aux clandestins
Face au tollé provoqué par la mesure, le gouvernement italien a défendu samedi sa décision d'étendre à tout le pays l'état d'urgence pour faire face à un afflux d'immigrés clandestins.
Le gouvernement italien a défendu samedi sa décision d'étendre à tout lepays l'état d'urgence pour faire face à un afflux d'immigrés clandestins.
Des parlementaires de gauche ont accusé le gouvernement du président du Conseil Silvio Berlusconi d'exacerber les peurs et d'exagérer le problème de l'immigration clandestine par cette décision, prise vendredi, qui donne des pouvoirs supplémentaires à la police et aux autorités locales.
"Ou sont les masses d'immigrés clandestins se pressant aux portes de nos villes ? Et quels sont les risques pour l'ordre public ?", a demandé la députée de gauche et ancienne ministre Rosy Bindi.
"La réalité ne compte pas pour ce gouvernement. Ce qui compte en revanche c'est l'impact d'annonces qui servent à justifier le climat d'Etat policier", a-t-elle ajouté.
Le parlementaire centriste Rocco Buttiglone a estimé que ces mesures "inhumaines et extraordinaires" n'étaient pas nécessaires et que la simple application de la législation existante était suffisante.
Un groupe de parlementaires de l'opposition a demandé au gouvernement de venir s'expliquer sur cette décision inopinée devant le parlement.
"BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN"
Mgr. Agostino Marchettto, secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des itinérants, s'est joint au débat en déclarant que le terme d'"urgence" n'était pas négatif en soi tout en soulignant que l'Italie devait respecter les droits de tous les immigrés et de tous les réfugiés.
Des parlementaires du Peuple de la liberté, la coalition de Berlusconi, ont rejeté les critiques de la gauche, accusée de montrer trop zélée et de faire preuve d'irresponsabilité.
"C'est beaucoup de bruit pour rien", a déclaré Fabrizio Cicchitto, le chef de la formation de Berlusconi à la chambre basse du parlement, pour qui la décision prise vendredi par le gouvernement n'est qu'une extension de mesures déjà existantes.
L'état d'urgence était déjà en vigueur dans les provinces méridionales de Sicile, des Pouilles et de Calabre avant son extension vendredi à tout le territoire.
Le ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, qui doit s'exprimer sur cette question mardi devant le parlement, a expliqué que la mesure avait été rendue nécessaire par le doublement du nombre de clandestins arrivant sur les côtes italiennes.
Plus de 130.000 clandestins sont arrivés sur le littoral italien au cours des sept premiers mois de l'année, soit 8.000 de plus que l'année dernière. Les organisations qui viennent en aide aux immigrés clandestins reconnaissent que leur nombre a augmenté après avoir enregistré une baisse l'année dernière mais il reste, selon elles, dans la moyenne des années précédentes.
Version française Gwénaelle Barzic
Baden: une famille a été agressée par des extrémistes de droite
Sept extrémistes de droite ont pris à parti un père suisse et ses deux enfants de couleur à la gare de Baden (AG). Appelés à la rescousse, les agents municipaux ont dû demander le renfort de la police cantonale pour maîtriser la situation.
Après quelques escarmouches avec les pandores, les extrémistes ont tous été arrêtés. Trois d'entre eux ainsi que quatre membres des forces de l'ordre ont été légèrement blessés lors de l'intervention, indique la police cantonale argovienne.
Les personnes arrêtées, âgées de 19 à 27 ans, sont de nationalité suisse et habitent la région de Baden. Elles sont connues des services de police pour appartenir à la scène d'extrême-droite.
(ats)
samedi 26 juillet 2008
Italie: état d'urgence face à l'immigration
Le gouvernement italien a décidé vendredi d'étendre à l'ensemble du territoire "l'état d'urgence face à l'immigration clandestine" déjà en vigueur depuis quelques années dans certaines régions de l'Italie.
L'état d'urgence permettra d'accélérer la construction de nouveaux centres d'accueil et de rétention d'immigrants clandestins, a indiqué le ministre de la Défense Ignazio La Russa.
Le nombre de débarquements d'immigrants clandestins au premier semestre 2008 a doublé par rapport à la même période de 2007, a précisé le ministre au cours d'une conférence de presse à Rome.
Le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni a affirmé au cours d'une conférence de presse que l'état d'urgence était "une mesure technique, déjà utilisée dans le passé et utile pour recourir à des procédures (administratives) accélérées".
Selon M. Maroni les autorités ont dénombré l'arrivée de 10.611 personnes au cours des six premiers mois de 2008, contre 5.378 de janvier à juin 2007.
L'annonce de l'extension de l'état d'urgencea a été immédiatement critiquée vigoureusement par l'opposition.
"C'est une décision abominable", a estimé Giancarlo Bressa, vice-président du groupe parlementaire du Parti démocratique à la Chambre des députés. "Ce gouvernement est incapable de gouverner sur des sujets vrais et importants et cherche à faire peur aux gens", a-t-il ajouté.
"C'est un climat d'Etat policier", a surenchéri Rosy Bindi, vice-présidente de la Chambre.
Le gouverneur de la région des Pouilles, Nichi Vendola, a parlé "de morceau de fascisme".
Le tour de vis contre l'immigration mis en oeuvre par le gouvernement de Silvio Berlusconi dès son arrivée au pouvoir en mai a été notamment critiqué par le Parlement européen.
AFP
vendredi 25 juillet 2008
Les expulsions de Roms, un leurre qui gonfle les chiffres d’Hortefeux
Lire la suite dans Libe.
Les sans-papiers en Belgique
euronewsLes sans papiers, dossier sans issue ?
RTL Info.be -
Les trois demandeurs d’asile Iraniens ont passé leur 3e nuit en haut d’une grue à Bruxelles. Le dossier des sans papiers reste pour le moment au point mort, ...
Sans-papiers : Yves Leterme ne veut pas donner de faux espoirs
Nouvelle crise des sans-papiers en Belgique 24/07 18:41 CET
Sans-papiers: délégation reçue par Leterme
Minarets
Un courrier de lecteur de 24 Heures
La peur…
Tant que certains conseillers fédéraux préféreront suivre leurs pulsions personnelles au lieu de servir les intérêts de leur pays, qu’ils ont pourtant juré de défendre.
Tant que des juges assermentés pour appliquer le Code pénal trouveront des excuses aux criminels et chargeront les innocents.
Tant que des ecclésiastiques, chargés de défendre la morale et la religion, trafiqueront les textes sacrés pour soutenir l’homosexualité que le dogme rejette avec horreur.
Tant que des livres seront imposés aux petits enfants pour leur instiller la honte d’être Suisses et d’avoir eu des grandsparents qui auraient eu un comportement inadmissible dans le passé.
Tant que ce qui était bien et convenable dans notre civilisation n’est qu’objet de moquerie aujourd’hui.
Eh bien, on ne pourra plus demander aux gens d’avoir une attitude sereine, un comportement sain, bref d’agir en êtres libres. Seule la peur reste, domine.
C’est pourquoi l’ombre du minaret pose problème à une société qui a perdu, ou ne reconnaît plus ses propres repères.
Daly Chéhab,
La Tour-de-Peilz
jeudi 24 juillet 2008
Le gouvernement de Silvio Berlusconi veut recenser les Roms
Eric Jozsef, Rome
Jeudi 24 juillet 2008
«Il paraît qu'ils veulent contrôler notre sang.» Sous un soleil de plomb, Naser Osmanovic vient de garer son camion rempli de ferraille sur le parking de via Mazzacurati qui jouxte Corviale, l'impressionnante barre de logements sociaux de la périphérie romaine qui, sur dix étages, s'étire sur un kilomètre de long.
Lire la suite dans le Temps
Drame de l'indifférence sur une plage italienne
L’opinion italienne s’interroge sur le comportement de baigneurs insensibles au sort de deux Roms mortes sur une plage près de Naples. Un article de Dominique Dunglas pour 24 Heures.
Indifférence devant la mort de deux enfants, et fascination pour une exécution capitale: la Péninsule s’interroge sur l’attraction morbide démontrée par certains Italiens au cours des derniers jours.
Le drame s’est déroulé samedi dernier, sur la plage de Torregaveta, au nord de Naples. Viola et Cristina, deux Roms de 13 et 15 ans, étaient venues du camp nomade de Scampia pour tenter de vendre des briquets aux baigneurs. Les deux adolescentes n’ont pas résisté à l’envie de se baigner, malgré une mer agitée. Une vague plus forte que les autres les a projetées contre des rochers.
Lorsque des baigneurs ont ramené les deux enfants sur la plage, elles avaient cessé de vivre. Couverts d’une serviette, les deux cadavres sont restés une heure sur la plage dans l’attente de l’ambulance. Une présence qui n’a pas dérangé les plagistes. L’insouciance a repris son cours, à quelques mètres des corps inanimés.
Couverts d’une serviette, les deux cadavres sont restés une heure sur la plage. Une présence qui n’a pas dérangé les plagistes. EPA
CNN a mis les images sur son site internet et The Independant en a fait sa une, avec un titre éloquent: «Les photos qui font honte à l’Italie.» Une indifférence d’autant plus coupable que, selon le quotidien britannique, elle serait le résultat de la campagne raciste du gouvernement envers les Roms. Dans le passé, pourtant, des baigneurs ont eu le même comportement devant des victimes italiennes. Reste que de nombreuses voix se sont élevées contre ce manque d’affectivité. «Ne pas respecter la mort et ne s’occuper que de soi est parfois pire que l’événement tragique en lui-même, a déclaré le cardinal de Naples, Giuseppe Crescenzio. L’indifférence n’est pas un sentiment humain.»
Simulacre d’exécution
A Milan, un parc d’attractions propose un divertissement moins tragique, mais peut-être plus inquiétant.
L’attraction se présente sous la forme d’un mannequin, torse- nu et attaché à une fausse chaise électrique. Pour 1 euro, il est possible d’assister au simulacre d’exécution. Le corps de latex est pris de soubresauts, le visage grimace et hurle de douleur.
Le réalisme est poussé au maximum. L’attraction vient des Etats-Unis. Ce n’est pas un hasard, expliquent des psychologues: «Ce voyeurisme morbide, estiment-ils, tend à légitimer la peine capitale.»
mercredi 23 juillet 2008
Faut-il régulariser les clandestins qui ont risqué leur vie?
mardi 22 juillet 2008
Les amoureux sans frontières face aux lois sur l'immigration
samedi 19 juillet 2008
Naturalisation d'un jeune annulée
L'assemblée communale de Schwyz avait naturalisé en avril 2007 le jeune homme contre l'avis de l'exécutif. Ce dernier avait relevé que si le casier de l'adolescent était vierge, celui-ci avait été épinglé pas moins de 66 fois à l'école. En 2006, il en avait même été exclu pendant trois jours.
Un député UDC a déposé un recours auprès du tribunal administratif cantonal contre la décision du législatif schwyzois. Il a obtenu gain de cause en août 2007 et le jeune garçon s'est vu finalement refuser sa nationalité suisse. La Cour cantonale a jugé qu'en raison de son attitude à l'école, l'adolescent ne bénéficie pas d'une réputation sans tache, comme l'exige la loi cantonale sur les naturalisations.
Un carnet bien garni
Le Tribunal fédéral vient de débouter le jeune homme, qui a tenté de s'opposer à la décision cantonale. Les juges de Mon Repos constatent que la description du comportement scolaire de l'adolescent s'appuie sur une riche documentation. Le cahier des charges pédagogique exige des enseignants de consigner de telles informations.
Utiliser des données récoltées dans le cadre scolaire pour une procédure de naturalisation ne pose aucun problème du point de vue du droit constitutionnel, ont relevé plus loin les juges lausannois. Les autorités ont le droit de rassembler des données précises sur les postulants. Pour les jeunes, cela signifie justement obtenir des informations sur leur attitude à l'école.
Enfin, la cour administrative cantonale n'a pas violé la séparation des pouvoirs, a poursuivi le Tribunal fédéral, même si elle a invalidé une décision prise par un législatif communal.
vendredi 18 juillet 2008
Le HCR appelle l'Europe à rester ouverte aux demandeurs d'asile
ONU (Communiqués de presse)
ONU (Communiqués de presse) -
M. Guterres a souhaité que le projet de Pacte européen sur l'Immigration et l'Asile soutienne la construction d'une 'Europe de l'Asile'. ...
L'Europe cadenassée
Après la « directive retour », adoptée le 18 juin par les eurodéputés du Parlement de Strasbourg, place au « pacte sur l'immigration et l'asile »... C'est sûr, la Croisette a vécu des moments plus glamours ! Défendu par Brice Hortefeux, le ministre français de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire, et érigé au rang de priorité de la présidence française de l'Union européenne, le texte a été présenté le 7 juillet dernier au Conseil européen de Cannes sur la justice, les affaires intérieures et l'immigration. La version finale, amendée pour tenir compte des réticences espagnoles, a fait l'objet d'un large consensus, accréditant l'idée que l'immigration, hantise de Nicolas Sarkozy, est en passe de devenir une obsession européenne.
Lire la suite dans Jeune Afrique
mercredi 16 juillet 2008
Les affiches de la haine
Des diatribes violemment antisémites sont régulièrement placardées à proximité de la gare. Leur auteur étale sa haine en toute impunité, depuis des mois.
«20 à 40 millions de Juifs, c'est-à-dire (...) les plus riches et les plus puissants lobbies plus la majorité au Congrès, sont au pouvoir US.» L'auteur des affiches artisanales placardées rue de la Grotte, à Lausanne, étale son antisémitisme sans la moindre retenue. Depuis des mois, dans l'indifférence générale, il étale sa haine au grand jour, n'hésitant pas à joindre la recette du cocktail Molotov aux affiches dénonçant le «rêve judéo-américain».
mardi 15 juillet 2008
Devenir français: les demandes traitées à la tête du client?
Le refus d'accorder la nationalité française à une salafiste survient alors qu'une réforme va confier aux préfets l'examen des dossiers.
Initiative antiminarets
Deux courriers de lecteurs dans 24 Heures à propos de l’article intitulé «Initiative antiminarets, l’appel historique du Conseil fédéral» ( 24 heures du 9 juillet 2008):
Une disposition à refuser absolument
L’appel du Conseil fédéral est certes «historique», il a surtout le grand mérite d’être clair et de refuser cette ignominie voulue par «certains»!
L’affaire des «caricatures danoises » contre le prophète Mahomet est encore dans toutes les mémoires et il était juste de réagir vite, déjà pour rassurer la communauté musulmane.
Dans un pays qui se dit épris de tolérance, il serait scandaleux qu’une telle disposition figure un jour dans le texte suprême de l’Etat. Il faut se réjouir que les initiants d’une telle aberration – le «retour des moutons noirs» – se voient toujours plus isolés, à preuve le peu de soutiens politiques dont ils bénéficient, encore moins demain d’ailleurs. Le peuple et les cantons ne devront pas entendre le «chant des sirènes» au moment de voter! L’acceptation d’une telle hérésie aurait des conséquences incommensurables, tant sur le plan international qu’interne alors que nous avons la grande chance de vivre en harmonie, chrétiens et musulmans.
Ne démolissons (!) donc pas en un jour ce que nos ancêtres, nos politiques (en majorité…), nos Eglises ont réussi à construire avec patience et temps.
La Suisse ne mériterait vraiment pas un tel affront, car ce qui réunit les Suisses, c’est leur volonté de vivre libres et leur volonté de voir leurs différences respectées. Cette initiative est un véritable «minaret» de la honte!
David Gun et Claude Vauthey,
Moudon
Le minaret de la Grande Mosquée du Petit-Saconnex, à Genève (Salvatore di Nolfi)
Un minimum de tolérance
Ainsi, 115 000 inconscients demandent l’interdiction de la construction de minarets en Suisse. J’ai bien dit «inconscients ». En effet, 310 000 musulmans vivent paisiblement chez nous. Ils n’ont jamais empêché personne d’aller adorer Dieu dans son lieu de culte et nous les avons laissés libres d’adorer Allah.
De quoi se plaignent les initiants de cette initiative dangereuse pour la paix confessionnelle en Suisse?
Cette paix a pu être instituée au prix d’une guerre entre cantons, le Sonderbund en 1847. Il y a eu des morts des deux côtés et une rancune tenace dans les cantons catholiques. M. Freysinger ne peut pas savoir, lui qui était en Autriche. Il n’y a pas si longtemps que dans son canton on refusait l’inhumation des défunts protestants, qu’un mariage mixte ne pouvait être béni par le curé que si le conjoint protestant signait un papier garantissant que les enfants seraient élevés dans la foi catholique. (…) M. Freysinger n’a pu avoir connaissance de ces faits que parce que certains vieillards lui en ont fait part. Il a oublié la difficulté qu’il y a eu à vivre ensemble. Même dans certaines régions le feu couve encore et la paix est fragile. Notre grand babillard UDC prend fait et cause avec les inconscients car grâce à eux il fera oublier les déboires de son parti et on parlera de lui, ce qui est beaucoup plus important que de justifier la valeur de l’initiative.
Pourquoi susciter une éventuelle querelle avec ceux qui vivent actuellement en paix et ne demandent rien d’autre que d’avoir des locaux pour exprimer leur foi? Cela ne demande de la part de la population qu’un minimum de tolérance… (…)
Claude Gonthier,
Rennaz
lundi 14 juillet 2008
Entre plage et barbelés
L'île de Lampedusa, au sud de la Sicile, est l'une des principales portes d'entrée de l'immigration clandestine en Europe. Une autoroute de l'immigration clandestine s'est développée entre Tripoli (Lybie) et la petite île.
Rien qu'en 2007, près de 17'000 immigrés africains et asiatiques ont débarqué sur les côtes de Lampedusa. Cette année, ce seuil devrait être largement dépassé; depuis plusieurs semaines, les autorités ne savent plus où donner de la tête.
Le centre local d'accueil temporaire (géré par les autorités italiennes, plusieurs ONG et financé par l'Union européenne) pour les réfugiés affiche complet en permanence, avec un nombre de résidents deux fois supérieur à sa capacité d'accueil.
dimanche 13 juillet 2008
Politique de l'immigration en Belgique
RTL Info.be -
Après avoir engrangé un accord sur le plan socio-économique 2009-2011, le Comité ministériel se réunit ce dimanche matin sur le dossier de l'asile et de ...
Leterme n'ira pas au sommet UPM à Paris (radio VRT)
Belgique: Leterme jette ses dernières forces pour arracher un accord
samedi 12 juillet 2008
Minarets
Initiative contre les minarets: oui de l'UDC
Le président de l'UDC Toni Brunner pense que son parti recommandera le oui à l'initiative contre les minarets dans une interview à "Der Bund" samedi. L'UDC ne porte toutefois la responsabilité ni de l'initiative ni de la campagne.
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Initiative contre les minarets: l'UDC devrait recommander le "oui"
Le président de l'UDC Toni Brunner pense que son parti recommandera le "oui". Le texte rencontre un large appui dans les milieux de l'UDC. Suite
Burqa = nationalité française refusée
Pour la première fois en France, le Conseil d'Etat, dans un arrêt du 27 juin, a pris en compte le niveau de pratique religieuse pour se prononcer sur la capacité d'assimilation d'une personne étrangère. Jusqu'à présent, dans la communauté musulmane, seules des personnes jugées proches de mouvements fondamentalistes ou ayant publiquement tenu des propos relevant de l'islam radical se sont vu refuser la nationalité française. Et aucune n'est allée au bout de la procédure.
Dans le cas de Faiza M., ce sont sa tenue vestimentaire et sa vie privée qui sont mises en avant pour confirmer le refus de la nationalité française. Invoquant le principe de liberté religieuse garanti par la Constitution et le fait qu'elle n'a, depuis son arrivée en France en 2000, «jamais cherché à remettre en cause les valeurs fondamentales de la République», Mme M. avait demandé au Conseil d'Etat d'annuler le décret de 2005 refusant sa demande pour «défaut d'assimilation».
La commissaire du gouvernement (chargée de donner un avis juridique), Emmanuelle Prada-Bordenave, a insisté sur les entretiens qu'a eus le couple avec les services sociaux et la police. A trois reprises, Faiza M. se serait présentée «recouverte du vêtement des femmes de la péninsule arabique, longue robe tombant jusqu'aux pieds, voile masquant les cheveux, le front et le menton et une pièce de tissu masquant le visage et ne laissant voir les yeux que par une fente».
«Vie recluse»
Le couple reconnaît «spontanément» son appartenance au salafisme. Ce courant de l'islam, qui prône une lecture littérale et rigoriste du Coran, s'inspire du mode de vie des premiers fidèles du prophète Mahomet. Faiza M. a affirmé qu'elle n'était pas voilée quand elle vivait au Maroc et a indiqué «qu'elle n'a adopté ce costume qu'après son arrivée en France à la demande de son mari et qu'elle le porte plus par habitude que par conviction».
«D'après ses propres déclarations, a souligné la commissaire du gouvernement, elle mène une vie presque recluse et retranchée de la société française. Elle n'a aucune idée sur la laïcité ou le droit de vote. Elle vit dans la soumission totale aux hommes de sa famille.» Faiza M. semble «trouver cela normal et l'idée même de contester cette soumission ne l'effleure même pas», a ajouté Mme Prada-Bordenave, estimant que ces déclarations sont «révélatrices de l'absence d'adhésion à certaines valeurs fondamentales de la société française».
Parallèlement, il est apparu que Mme M. «parle bien français», un critère habituellement retenu dans l'attribution de la nationalité et que, durant ses grossesses, elle a été suivie par un gynécologue homme.
Cette décision, qui est prise quelques semaines après l'annulation d'un mariage entre deux époux musulmans, au motif que la femme avait menti sur sa virginité, traduit l'émergence dans la société française de questions liées aux particularismes religieux et culturels. «Cette affaire montre que le droit est de plus en plus amené à se prononcer sur les conflits de valeurs que pose l'islam à la société», constate Didier Leschi, ancien chef du bureau des cultes au Ministère de l'intérieur, spécialiste de la laïcité. Sans possibilité de recours, Faiza M. pourra, selon les juristes, renouveler sa demande quand elle aura prouvé qu'elle «a fait siennes les valeurs de la République».
Les effets d’une lutte contre une invasion inexistante
La Méditerranée voit mourir dans ses eaux de nombreux réfugiés, faute d’une politique migratoire ouverte. Seule une minorité de réfugiés parviennent en Europe.
Lu dans L'Humanité
Nous ne pourrions pas accueillir toute la misère du monde. Là est la doctrine des États du Vieux Continent, qui construisent l’Union européenne (UE) comme une forteresse. Ainsi, le Parlement de Strasbourg a adopté, le 18 juin dernier, la « directive de la honte », qui autorise les États européens à détenir jusqu’à dix-huit mois un immigré au seul motif qu’il réside de manière irrégulière sur leur territoire. Dernier avatar de cette politique : le pacte sur l’immigration et l’asile, proposé par Nicolas Sarkozy dans le cadre de la présidence française de l’UE. Ce projet officialise à l’échelle européenne la « politique d’immigration choisie », « en fonction des besoins du marché du travail ». L’immigration familiale doit être « mieux régulée ». Le texte adopté par les ministres de l’Intérieur à Cannes le 7 juillet prévoit une limitation des régularisations, et érige en principe les reconduites à la frontière. Par ailleurs, le rôle de l’agence Frontex qui contrôle les frontières de l’Union européenne est renforcé.
Cette restriction du droit d’asile en vigueur ces dernières années conduit de nombreux ressortissants de pays africains à rejoindre l’UE en rémunérant des passeurs, au péril de leur vie. C’est ainsi que, sur des embarcations de fortunes, de nombreux réfugiés rejoignent les Canaries (Espagne), l’île de Lampedusa (Italie), Ceuta et Melilla (enclaves espagnoles sur la côte marocaine) ou traversent le détroit de Gibraltar pour rejoindre la péninsule ibérique. Selon l’ONG Fortress Europe, au cours du seul mois de juin, 185 personnes ont trouvé la mort au large des côtes européennes. Au total, ce sont plusieurs milliers de réfugiés qui perdent la vie tous les ans dans la mer Méditerranée.
En lançant l’idée qu’une politique migratoire ouverte lancerait un « appel d’air » selon la rédaction initiale du pacte sur l’immigration, la droite européenne tord la réalité. Seule une minorité des réfugiés parviennent en Europe. Le rapport 2007 du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR), publié en juin dernier, montre que 80 % des réfugiés restent dans leur région d’origine. Ainsi 83 % des réfugiés africains restent sur le continent. Seule une minorité rejoint l’Europe. Des chiffres confirmés par le classement des pays qui accueillent le plus de réfugiés. Ainsi, le premier pays d’accueil est le Pakistan, loin devant avec 2,3 millions de réfugiés. La Syrie étant deuxième avec 1,5 million. Le premier pays européen est l’Allemagne, en quatrième position, avec 578 900 réfugiés. Le Royaume-Uni, deuxième pays européen en termes d’accueil, n’est que 8e avec 300 000 réfugiés. Loin de corroborer l’idée d’un raz-de-marée sur le monde industrialisé, le rapport de l’agence de l’ONU montre que ce sont les pays en difficulté qui reçoivent le plus migrants.
Gaël De Santis
Une Marocaine se voit refuser la nationalité française parce qu'elle porte la burqa
Fazia M. est une Marocaine de 32 ans, mariée à un Français et mère de trois enfants nés en France. LIBERATION.FR : vendredi 11 juillet 2008 Quelques semaines après l'annulation d'un mariage entre deux époux musulmans, au motif que la femme avait menti sur sa virginité, une nouvelle affaire, révélée vendredi par le quotidien Le Monde, pose la question de l'acceptation des particularismes religieux et culturels dans la société française. Fazia M. est une Marocaine de 32 ans, mariée à un Français et mère de trois enfants nés en France. Elle vit en France depuis 2000, parle français et a demandé la nationalité française. Demande refusée, au seul motif qu'elle porte la burqa. «Pour la première fois en France, le Conseil d'Etat, dans un arrêt du 27 juin, a pris en compte le niveau de pratique religieuse pour se prononcer sur la capacité d'assimilation d'une personne étrangère», rapporte Le Monde. Fazia M. «a adopté, au nom d'une pratique radicale de sa religion, un comportement en société incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment le principe d'égalité des sexes», a estimé le Conseil d'Etat, qui se prononce sur le cas de Fazia M. après un premier refus de la nationalité en 2005 pour «défaut d'assimilation». Le couple, relate Le Monde, reconnaît son appartenance au salafisme, un courant rigoriste de l'islam. «D'après ses propres déclarations (Fazia M.) mène une vie presque recluse et retranchée de la société française. Elle n'a aucune idée sur la laïcité ou le droit de vote. Elle vit dans la soumission totale aux hommes de sa famille», souligne Emmanuelle Prada-Bordenave, la commissaire du gouvernement chargée de donner un avis juridique et qui a eu plusieurs entretiens avec le couple, interrogée par le quotidien. D'après elle, ces déclarations sont «révélatrices de l'absence d'adhésion à certaines valeurs fondamentales de la société française». |
vendredi 11 juillet 2008
Cette Grande Bleue qui hypnotise Sarkozy
Entouré des représentants de plus de 40 pays, dont le Syrien Bachar al-Assad, Nicolas Sarkozy lance ce week-end à Paris son grand projet d’Union pour la Méditerranée. En dépit des dissensions et des doutes. Coup de projecteur sur ce Mare Nostrum auquel nous devons tout. Un article de Bernard Bridel dans 24 Heures.
«Je veux lancer un appel à tous les peuples de la Méditerranée, pour leur dire que c’est en Méditerranée que tout se joue, et que nous devons surmonter toutes les haines pour laisser la place à un grand rêve de paix et de civilisation. Je veux leur dire que le temps est venu de bâtir ensemble une Union méditerranéenne qui sera un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.» C’était le 6 mai 2007, au soir. Dans son premier discours de président, Nicolas Sarkozy affichait son ambition. Non sans souffle, le nouvel élu rappelait tout ce que nous devons à la Grande Bleue, mais surtout redisait sa conviction selon laquelle «l’avenir de l’Europe est au Sud». Une conviction pas tout à fait désintéressée, la France cherchant à renforcer au Sud une influence et un poids qu’elle tend à perdre au Nord.
La patte d’Angela Merkel
Treize mois plus tard, le président français s’apprête à concrétiser ce week-end son ambition. Une ambition quelque peu redimensionnée après qu’Angela Merkel a refusé le projet initial du Français, qui voulait limiter la nouvelle Union aux seuls pays riverains de la Grande Bleue. Craignant que cet appel du Sud ne menace la construction européenne, la chancelière allemande a obtenu que l’Union pour la Méditerranée (UPM) revienne dans le giron européen et intègre les 27 membres de l’Union européenne (UE).
C’est donc entouré des dirigeants d’une quarantaine de pays et de ceux de l’Autorité palestinienne (voir carte ci-contre) que Nicolas Sarkozy lancera, dimanche au Grand Palais, ce qu’il voudrait que l’on retienne comme l’événement majeur de sa présidence de l’UE, commencée le 1er juillet.
Pour Sarkozy, l’UPM doit reposer sur des coopérations concrètes dans des domaines comme la protection de l’environnement et la dépollution de la mer, l’énergie, la sécurité, l’éducation et les échanges culturels. Cette nouvelle collaboration entre le nord et le sud de la Méditerranée – différente du «processus de Barcelone», lancé en 1995 entre l’UE et les pays du Sud – doit aussi contribuer à gagner la bataille contre le «terrorisme, l’intégrisme et le fondamentalisme », a assuré Sarkozy.
Tous au défilé
La présence, ce week-end à Paris dans les mêmes lieux, du premier ministre israélien Ehoud Olmert, du chef de l’Autorité palestinienne Mahm
oud Abbas, mais surtout du président syrien Bachar al-Assad, est un joli succès pour Nicolas Sarkozy, même si le Libyen Kadhafi a décliné l’invitation. Ce succès sera d’ailleurs affiché au grand jour. Lundi, tout ce beau monde se retrouvera au défilé du 14 Juillet, sur les ChampsElysées.
Reste que ce raout sarkozien autour de la Grande Bleue a suscité de nombreuses critiques. L’avenir dira si elles étaient justifiées.
MEDITERRANÉE: PASSAGE VERS «L’ELDORADO»
C’est un des pires drames qui endeuille régulièrement les côtes du sud de l’Europe: l’immigration clandestine depuis l’Afrique a pris ces dernières années des proportions inouïes. Pratiquement «rançonnés» par des réseaux de passeurs souvent complices des autorités locales, ils sont des dizaines de milliers à tenter chaque année le passage vers l’eldorado Europe. Les plages du sud de l’Espagne et la petite île italienne de Lampedusa sont devenues les «portes du paradis» pour ceux qui échappent à la noyade. Selon le quotidien italien La Repubblica, qui suit de très près ce dossier, «les
Le Mexique, nouvelle route de l'exil cubain
De plus en plus, les Cubains cherchent à rejoindre les Etats-Unis par le continent. Pour ne pas être rapatriés. Un article d'Emmanuelle Steels pour 24 Heures.
Mais il y a un prix à payer: ils sont rackettés par la mafia, les narcotrafiquants… et la police. Témoignages.
Des Cubains sont interceptés par l’armée mexicaine à leur arrivée à Cancún. Quelque 10 000 Cubains seraient passés par le Mexique pour atteindre les Etats-Unis en 2006. En vertu de la politique des «pieds secs, pieds mouillés», ceux qui sont arrêtés en mer sont rapatriés sur l’île, alors que ceux qui touchent le sol américain obtiennent automatiquement un permis de séjour.
CANCÚN, LE 7 JUIN 2008 AP
Les «90 milles» n’ont plus la cote: la distance qui sépare Cuba de la Floride s’est allongée pour les exilés cubains, qui effectuent désormais un détour par le Mexique. Là, ils tombent aux mains d’une police corrompue et de trafiquants liés aux cartels de la drogue qui monnaient leur passage à prix d’or. La route maritime, plus directe, est sous étroite surveillance: c’est pourquoi l’itinéraire mexicain est de plus en plus couru.
Selon les services consulaires américains, 10 000 Cubains sont passés par le Mexique en 2006, alors que 7500 se sont rendus directement en Floride. En vertu de la politique des «pieds secs, pieds mouillés», ceux qui sont arrêtés en mer sont rapatriés sur l’île, alors que ceux qui touchent le sol américain obtiennent automatiquement un permis de séjour. Cette norme a popularisé la voie terrestre à travers le Mexique, un chemin pourtant semé d’embûches.
«J’ai dû me livrer aux autorités parce que les policiers mexicains m’avaient dévalisé», raconte Rafael Suarez-Remon, exprofesseur d’université à Cuba. Par téléphone, depuis la station migratoire (centre de rétention) de Tapachula, au Chiapas, il explique qu’il s’est fait voler près de 1000 dollars et qu’il n’a plus de quoi continuer sa route.
Alliance entre narcomilice et mafia de Miami
Et puis il y a l’irruption des cartels de la drogue, qui voient dans le trafic de migrants une nouvelle manne à exploiter. Le 12 juin dernier, 33 réfugiés cubains étaient kidnappés dans le sud du Mexique, semble-t-il par les Zetas, une milice liée aux narcotrafiquants. Quelques jours plus tard, les Cubains étaient repérés au Texas: d’après les passeurs, aujourd’hui sous les verrous, l’expédition aurait été financée par des organisations anticastristes de Miami qui baignent dans des activités aussi louches que des trafics d’armes et de drogues.
L’alliance entre la mafia cubaine et les cartels mexicains n’est encore qu’une hypothèse étudiée par les enquêteurs. Ce qui est par contre avéré, c’est la corruption de la police. «On accuse les Zetas et la mafia cubaine, mais c’est une façon pour les autorités de détourner l’attention et d’éluder leur propre responsabilité», explique Diego Lorente, de l’association d’aide aux migrants Sin Fronteras.
Un trafic très lucratif
Le phénomène est bien connu: pour les agents chargés de les surveiller, les Cubains sont une aubaine. Ils ont de l’argent. Dans les stations migratoires, ils constituent une sorte de caste, mieux traitée que les migrants centraméricains, qui dorment par terre et dont la nourriture est rationnée.
L’Etat mexicain impose aux Cubains une amende de 5000 à 10 000 dollars et leur accorde un permis transitoire de deux semaines pour passer aux EtatsUnis. «Mais souvent, pour accélérer la procédure et les libérer plus tôt, le personnel mexicain les extorque», dénonce Emilie Joly, une Canadienne qui visite chaque semaine le centre de Tapachula pour le compte de l’ONG Fray Matias de Cordova. Pour les mafias comme pour les représentants de l’ordre, le trafic de Cubains s’avère lucratif.
L'Europe juge raciste le fichage des enfants roms
Strasbourg dénonce une politique «discriminatoire». Attention: racisme! La suspicion infamante s’est abattue hier sur le gouvernement italien. Un article de Dominique Dunglas pour 24 Heures.
Le parlement européen a en effet adopté une résolution exhortant Rome à ne pas procéder au relèvement systématique des empreintes des enfants roms, «car cela constitue un acte de discrimination fondé sur la race et l’origine ethnique». La polémique suit la décision du ministre de l’Intérieur Roberto Maroni de faire un recensement de tous les individus résidant dans les camps de nomades. En absence de documents d’identité fiables, les autorités prévoient de recourir à la prise des empreintes digitales, y compris pour les enfants.
Les préfets se rebellent
Indignation donc. En Italie, d’abord, où, outre l’opposition de la gauche, plusieurs préfets ont refusé de participer au recensement. L’Eglise aussi a condamné la mesure. Même Gianni Alemanno, le nouveau maire de Rome qui a fait campagne sur la lutte contre l’insécurité et les clandestins, a manifesté sa «perplexité ». En Europe ensuite. Jacques Barrot, commissaire européen à la justice, a demandé à plusieurs reprises des éclaircissements au gouvernement italien. Et le parlement de Strasbourg a condamné l’initiative de Rome. Mais les autorités italiennes rejettent point par point les accusations. Le recensement ne concerne pas uniquement les Roms, mais tous les individus qui résident dans des camps de nomades. Il n’y aurait donc pas de discrimination ethnique. Et il ne s’agit pas d’un fichage systématique des enfants; la mesure ne sera adoptée que lorsqu’il est impossible d’établir l’identité.
Ficher pour protéger?
Enfin, le recensement est destiné à protéger les enfants. Une fois identifiés et munis de documents en règle, ils recevront une assistance médicale et seront scolarisés. Ils seront retirés des familles qui les exploitent en les faisant mendier ou se prostituer.
Alors, fausse polémique? La question est complexe, car même la gauche reconnaît que les Roms posent en Italie un problème d’ordre public. Mais le gouvernement Berlusconi veut fermer les 1000 camps irréguliers de nomades qui existent dans la Péninsule. Le recensement n’est donc que la première étape d’un rapatriement forcé des extracommunautaires qui ne sont pas en règle, donc la majorité des Roms. En outre, le gouvernement n’a pas financé ni mis en place les infrastructures censées accueillir et scolariser ces enfants. «Cela viendra après le recensement», promet le ministre. L’opinion publique attend de le voir pour le croire.
Une nouvelle tragédie de l'émigration clandestine fait quinze victimes
Quinze Africains, dont neuf jeunes enfants, sont décédés à bord d’un bateau qui tentait de rallier la péninsule ibérique
Le plus jeune avait 12 mois, le plus âgé à peine 4 ans. Neuf enfants et au moins cinq adultes sont morts en tentant d’atteindre les côtes andalouses, dans un bateau qui a été intercepté dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon les témoignages des 33 rescapés de cette embarcation, la plupart des cadavres «ont été jetés par-dessus bord par leurs compagnons de voyage», a indiqué la garde civile d’Almeria, précisant que ce bilan n’était pas définitif. Au moment de l’interception du bateau, «il y avait aussi une femme morte à bord».
Selon la Radio nationale espagnole, il y avait aussi plusieurs femmes enceintes à bord du bateau de fortune. Tous les clandestins étaient très affaiblis à leur arrivée en Espagne.
Une tragédie similaire s’était produite en début de semaine au large de la Costa del Sol, avec la disparition de quatorze migrants d’origine nigériane après le chavirement de leur embarcation. Les sauveteurs en mer avaient lancé des bouées et secourus 23 des clandestins.
Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a qualifié de «tragédie insupportable pour l’esprit humain » le drame annoncé hier. Des candidats à l’immigration meurent régulièrement en tentant la périlleuse traversée depuis les côtes africaines vers l’Espagne, tout particulièrement vers l’archipel des Canaries, dans l’Atlantique. Au total, 921 immigrants illégaux sont morts ainsi en 2007. ATS
«Venez voir nos églises»
L'ambassadeur du Maroc réagit. Mohammed Guedira s'exprime après le dépôt par quelques UDC de l'initiative voulant interdire la construction de minarets en Suisse
jeudi 10 juillet 2008
La loi sur les étrangers traduite en espagnol
DELPHINE GOLDSCHMIDT-CLERMONT
Genève PUBLICATION - Pour aider les membres de la communauté latino-américaine, deux avocats viennent de traduire la loi sur les étrangers.
Nul n'est censé ignorer la loi. Et si la loi est rédigée dans une langue que l'on ne comprend pas? Pour aider la communauté latino-américaine hispanophone de Suisse à s'y retrouver dans la jungle de la législation helvétique, les avocats Carlos Jaïco Carranza et Sébastien Micotti ont pris l'initiative de traduire la nouvelle loi sur les étrangers (LEtr) en espagnol. «Nous voulons aider les Latino-américains arrivés depuis peu à s'intégrer, et informer ceux qui sont en situation irrégulière sur les sanctions qu'ils encourent», explique Carlos Jaïco Carranza. «On est toujours mieux protégé lorsque l'on connaît la loi.»
Jusqu'ici disponible uniquement dans les quatre langues nationales, le texte a été traduit et publié par les éditions Timéli grâce à des fonds privés, sans bénéficier de subventions de la Confédération. Si l'objectif est de toucher une part importante de la communauté latino-américaine, on ne peut pas parler pour l'instant d'une large diffusion. Le premier tirage, de deux cents exemplaires, est surtout destiné aux représentations diplomatiques des pays d'Amérique latine en Suisse et de Suisse en Amérique latine. «Ce sera une aide précieuse pour conseiller nos ressortissants», précise le consul général du Pérou à Zurich, Benjamin Chimoy. Malgré la complexité des textes de loi et d'ordonnances, l'ouvrage a été voulu «lisible, aéré et accessible à tous». Il est tout de même vendu 30 francs pièce.
Au Centre de contact suisses-immigrés, on salue l'initiative. «Les personnes qui arrivent à Genève sont confrontées à un véritable déficit d'information», explique Marie Houriet, permanente de l'association. «Beaucoup ne savent pas qu'elles sont en situation irrégulière, ou imaginent que faire venir leur enfant, ou en avoir en Suisse, régularisera leur situation... Notre permanence concernant les permis de séjour est surchargée.» Plutôt qu'une traduction de la loi, Marie Houriet souligne la nécessité d'en publier une présentation générale, axée sur les points principaux. «Dans tous les cas, la permanence reste indispensable parce que les gens viennent nous voir avec des questions précises et qu'ils ont besoin d'aide pour trouver la réponse à leur situation. Mais un feuillet d'information lui serait complémentaire.» Le Bureau de l'intégration est conscient du problème. A l'initiative de son délégué André Castella, une brochure sera distribuée à tous les nouveaux arrivants à Genève dès octobre prochain. Parmi de nombreuses informations relatives à la vie quotidienne, elle contiendra des renseignements sur la loi sur les étrangers, et notamment sur le regroupement familial. Seul bémol: dans un premier temps, la brochure ne sera disponible qu'en français.
Les musulmans ont peur
Image © Christian Bonzon
Au Petit-Saconnex, les habitants vivent en paix à l'ombre du minaret. «Tant qu'il n'y a pas d'appels à la prière cinq fois par jour, cela ne pose aucun problème.»
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- Sur le web
Gueule de bois hier après-midi à la sortie de la prière à la mosquée de Genève. L'initiative antiminarets de l'UDC inquiète les musulmans. Réactions.
Patrick Vallélian - le 09 juillet 2008, 23h00
Le Matin
Des regards tristes. A la sortie de la prière devant la mosquée de Genève, hier après-midi, les fidèles avaient le coeur gros. L'initiative antiminarets de l'UDC était dans toutes les têtes. «115 000 Suisses qui veulent une votation sur la présence de l'islam, ça inquiète», analyse Mohamed, 25 ans. «J'ai peur que si le peuple dit oui, je sois ensuite obligé de faire mes valises. Je suis triste.»
L'Amérique latine ulcérée par la politique d'immigration de l'Union européenne
Lire la suite de cet article d'
Angélique Mounier-Kuhn dans Le Temps
«Jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale [...] des dizaines de millions d'Européens partirent aux Amériques pour coloniser, échapper aux famines, aux crises financières, aux guerres ou aux totalitarismes et à la persécution des minorités ethniques.» A la veille de l'examen par le Parlement européen d'une nouvelle directive sur les conditions d'expulsion des clandestins, Evo Morales, le président de la Bolivie, en appelait solennellement à l'Histoire. Dans une lettre ouverte, il enjoignait les dirigeants de l'Union de ne pas voter cette loi. En pure perte: le 18 juin, l'Europe a adopté d'une courte majorité la «directive retour», qui ouvre la voie au placement en rétention pendant dix-huitmois des irréguliers récalcitrants au retour - y compris les mineurs - et l'interdiction de remettre pied sur le sol européen dans les cinq années suivant l'expulsion.
«Directive de la honte»
Immédiate, la réaction des dirigeants d'Amérique latine «a été à la fois globale et polyphonique», souligne Denis Rolland, professeur d'histoire des relations internationales à Strasbourg. «Injuste et peu chrétienne», vue du Pérou, la directive «constitue une violation des droits de l'homme», selon le Sénat uruguayen, et une mesure «xénophobe» pour le président brésilien Lula. Fidèle à son style, le Vénézuélien Hugo Chavez a joué de la provocation: dès le 19 juin, il menaçait de couper le robinet du pétrole (0,95% de l'approvisionnement européen) aux pays qui appliqueront la «directive de la honte». Evo Morales se veut pour sa part l'instigateur d'une campagne de mobilisation à laquelle se joindrait l'Afrique. Elle commence à avoir quelque écho en Algérie.
La semaine passée, ces responsables ont réaffirmé leur réprobation dans le communiqué commun qui clôturait le sommet du Mercosur (marché commun sud-américain). Ils rejettent «toute intention de criminalisation de la migration irrégulière et l'adoption de politiques migratoires restrictives». Si Bruxelles les a depuis sommés de «ne pas caricaturer la directive», la crispation latino-américaine doit être envisagée comme «un élément clé du processus de dégradation des relations entre les deux continents», affirme Denis Rolland.
«Latinité» partagée
Fondées sur l'idée d'une «latinité» partagée de part et d'autre de l'Atlantique, ces dernières s'affaiblissent inexorablement depuis le début du XXe siècle. Et des signaux positifs, comme l'entrée massive d'investissements européens après la chute des dictatures, ne suffisent pas à masquer cette tendance, ajoute-t-il. «L'UE a commis une erreur diplomatique sérieuse, à l'heure où elle essaye de conclure des accords de libre-échange avec l'Amérique latine», renchérit Janette Habel, professeur à l'Institut des hautes études sur l'Amérique latine.
Selon ces spécialistes, Evo Morales et ses pairs sont fondés à appuyer leur colère sur l'Histoire. Des décennies durant, leurs pays ont accueilli des Européens en quête de meilleurs lendemains. Au total, ils sont 35 millions à s'y être déracinés entre la fin du XIXe siècle et la Seconde Guerre mondiale, rappelle la démographe Maria Eugenia Cosio. Il a fallu attendre les années 1990 pour que les flux s'inversent. Infime à ses débuts, l'immigration latino-américaine en Europe, d'abord le fait de riches familles puis de militants fuyant les régimes autoritaires, est «devenue strictement économique à partir de 1980», rappelle Denis Rolland.
Mais ce n'est qu'au cours des toutes dernières années qu'elle s'est faite vraiment significative, «à mesure que durcissaient les conditions d'accueil aux Etats-Unis, relève Maria Eugenia Cosio. L'Europe est apparue comme une solution de substitution.» La pauvreté généralisée, la crise en Argentine et ses répercussions chez ses voisins, les difficultés économiques du Brésil, le nouveau régime au Venezuela ou la guerre civile en Colombie ont encouragé les départs. Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 220000 Latino-Américains d'origine, jeunes actifs pour la plupart, vivent actuellement en Italie, 67000 au Portugal ou 85000 en France. Et 725000 en Espagne - moins de 100000 en 1995 - terre d'exil privilégiée en raison de sa généreuse ouverture. La transposition de la directive «va forcément durcir la position espagnole et compliquer ses liens bilatéraux avec les pays latino-américains, souligne Maria Eugenia Cosio. Avant, une lettre suffisait pour faire venir quelqu'un de Colombie.»
L'Amérique latine a d'autant plus de peine à se résoudre au verrouillage de l'Europe qu'elle a besoin des remisas, ces sommes d'argents envoyées au pays par les migrants. En Bolivie, cette manne pèse 10% du produit intérieur brut. Traitement infamant des sans-papiers, non-réciprocité historique... Pour le continent qui accueilli ses aïeux, la «directive retour» de l'Europe n'est rien moins qu'une gifle.
L'Afrique réagit à la politique européenne de la forteresse
Le Sénégal a appelé mercredi l'Afrique à "se concerter" et à "se démarquer nettement" de l'Europe après que les pays européens ont donné un accord politique unanime au pacte européen pour l'immigration et l'asile élaboré par la France.
"Il sera urgent pour la partie africaine de se concerter et de se démarquer nettement des partenaires européens", a indiqué le ministre sénégalais des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio, lors d'une réunion d'experts à Dakar avant une conférence euro-africaine sur la migration et le développement.